Le prix de l'insoumission

A 22 ans, j'entamais ma première expérience professionnelle en CDI en tant que serveuse dans une grande chaine d'hôtels-restaurants. Je me suis retrouvée dans un système qui violente ses salarié·es qui sont bien souvent pauvres, racisé·es et peu diplômé·es. De la main d'oeuvre corvéable à souhait qui accepte bien souvent de travailler pour le salaire minimum dans des conditions difficiles car elle ne sera malheureusement pas mieux traitée ailleurs.

La directrice de l'hôtel-restaurant s'est montrée très imaginative et perspicace pour tenter de me soumettre à des conditions de travail qui me parraissaient inacceptables. Je n'ai pas accepté de me soumettre, je n'ai pas voulu partir, j'avais trop besoin de ce salaire, et ma construction fait qu'il m'a toujours paru normal d'être humiliée, rabaissée, violentée.

Cela a été le commencement d'une longue bataille contre ma directrice. De l'action directe pour forcer le respect de mes droits à la tentative de faire entrer le syndicalisme dans cet hôtel-restaurant, je n'ai pas ménagé mes efforts. Cela n'a pas été facile et j'ai souffert pendant des années. Mais je n'ai rien lâché et les résultats que j'ai obtenus me donnent envie de partager cette expérience qui pourrait s'avérer pertinente pour certaines personnes qui subissent de plein fouet la violence du capitalisme.

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